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La guerre et la déstabilisation de l’Ukraine va avoir un impact sur la lutte contre le sida en Europe et sur la vie des 260 000 personnes vivant avec le VIH en Ukraine.

Numériquement, le pays est le second le plus touché par l’épidémie du VIH en Europe de l’Est et en Asie. Depuis 2010, la tendance globale est à la baisse en terme de nouvelles condamnations et de mortalité.

Les populations clefs de l’épidémie du VIH en Ukraine sont les usagerEs de drogues par injection (UDI), les travailleuSEs du sexe (TDS), les hommes ayant des relations sexuelles avec de hommes (HSH), les personnes trans et les personnes détenues.

La prévalence du VIH chez les usagerEs de drogues est de 20 % dans une population estimée à environ 350 000 personnes.

 

Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, cette prévalence est estimée à 7,5 % pour une pollution d’environ 180 000 personnes.

La prévalence du VIH pour les personnes trans est de 1,7 % pour une population estimée à 8200 personnes.

Concernant les personnes détenues, la prévalence est environ 7,2 % pour 48 700 personnes.

Si l’accès aux traitements est inégal selon les populations ( TDS : 29 % ; HSH : 46,3% ; UDI : 37,9% ; pers détenues 87,4 % ), UNAIDS estime que 57 % des personnes vivant avec le Vih en Ukraine avaient accès à des anti retroviraux en 2021.

 

La montée en puissance du programme 20-50-80, initié en 2018 et correspondant à la part prise par l’État dans le financement de la lutte contre le sida ( actuellement 80 % ) montre les efforts déployés par l’Ukraine.

On observe depuis 2010 une baisse significative du nombre de contaminations de mère à enfant avec un accès aux ARV passé de 79 % à 95 % et une contamination quasiment réduite de moitié en 2020.

La législation est contrastée : absence de notification au partenaire et exposition au VIH criminalisée ; rapports sexuels entre personnes de même sexe pas pénalisés, usage de drogue est criminalisé, transidentités pas objet de dispositions spécifiques ; restrictions visas.

 

La réduction des risques pour les usagerEs de drogues est affectives puisqu’en 2017, 96,6 % des usagerEs déclaraient avoir utilisé une seringue stérile lors de leur dernière injection, qu’en moyenne 65 seringues et aiguilles ont été distribuées aux usagers en 2020.

Par ailleurs les traitements de substitution par opiacés, la Naloxone ainsi que des salles de consommation à moindre risques sont accessibles en Ukraine.

 

Bien que tous ces indicateurs permettent de mesurer l’engagement de l’Ukraine dans la lutte conte le sida, et que depuis 2010 des progrès ont été accomplis, l’annexion de la Crimée et les combats armés dans les provinces de l’Est ont une incidence réelle sur l’épidémie.

L’article  » Molecular epidemiology reveals the role of war of HIV in Ukraine » publié en 2017 montre que le conflit à une influence néfaste et favorise l’épidémie du VIH en Ukraine. L’étude prend en compte le déplacement des personnes et le sous type VIH.

 

Elle suggère que les villes de Donetsk et Lugansk, non contrôlées par le gouvernement ukrainien, sont devenues exportatrices de contaminations VIH vers le reste du pays.

 

Une telle dynamique est explicable par les ruptures de traitements dans les zones en conflit, la difficultés d’accès aux soins, aux dépistages et aux dispositifs de réduction des risques.

 

L’exemple documenté de Donetsk et Lugansk, dans le contexte actuel de conflit généralisé en Ukraine fait craindre un effondrement de la lutte contre le VIH et des ruptures de traitements massives pour les 260 000 personnes vivant avec le VIH.

 

 

Il est urgent que des disposions soient prises pour l’accueil des personnes fuyant le conflit et que celles vivant avec le VIH puissent accéder aux soins et aux traitements dans leur pays d’accueil.

 

 

Nous souhaitons exprimer notre solidarité avec les personnes vivant avec le VIH en Ukraine et notre profonde préoccupation sur la situation plus globale de la lutte contre le sida en Europe de l’Est.

Sources : ONUSIDA

 

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