Prévention

En France, on dénombre encore environ 6 500 contaminations par an, dont 43 % de gays, de bis et autres HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes), et 38 % de personnes originaires d’Afrique subsaharienne (chiffres 2015). Le nombre de contaminations est en augmentation chez les HSH, en particulier chez les jeunes et chez les seniors.

Toujours en France, environ 25 000 personnes ignorent leur séropositivité, sur 180 000 séropositifVEs. Le dépistage est tardif (3 ans en moyenne après la contamination chez les HSH, 5 ans dans l’ensemble).

Cela a deux conséquences :

⦁ Être dépisté tardivement c’est être traité moins tôt et avoir de moins grandes chances de succès thérapeutique,
⦁ Alors que les traitements permettent de ne plus être contaminantE (TasP) pour une personne séropositive en succès thérapeutique, les personnes qui ignorent leur statut sérologique sont susceptibles de transmettre le VIH. Ce sont ces personnes qui ignorent leur séropositivité qui créent les 6 500 contaminations chaque année.

Le système de dépistage en centre de dépistage et le dépistage associatif ont été fortement impacté par la crise sanitaire liée au Covid-19. Il y a besoin de moyens or la mise en place et le développement des CeGIDD (Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostique) se fait à moyens constants pour le moment. Nous attendons des pouvoirs publics de vrais financements et une vraie politique de prévention, notamment des campagnes de prévention à destination des jeunes. Nous sommes convaincues que les contaminations restent à un niveau élevé en raison de l’insuffisance du dépistage, de l’information et de l’accompagnement.

La prévention auprès des plus jeunes est notoirement insuffisante et les conséquences sont alarmantes : 40 % des infections sexuellement transmissibles (IST) sont enregistrées chez les 15-24 ans [Avis suivi de recommandations sur la prévention et la prise en charge des IST chez les adolescents et les jeunes adultes, CNS, 2017]. Au collège et au lycée, les quelques heures accordées au sujet ne suffisent pas et ne remplissent pas l’obligation légale d’au moins trois séances d’éducation à la sexualité de deux heures par an. Surtout, cette prévention ne tient pas compte de la diversité des sexualités et des identités de genre. Les contaminations par le VIH ont triplé chez les jeunes gays en l’espace de 10 ans, signe que les jeunes ne se sentent pas concernés par un virus ayant touché les ainéEs de la communauté et qui est du passé à leur yeux [Découvertes de séropositivité VIH chez les jeunes en France, 2003-2013, InVS, 2015]. Pourtant, on ne guérit toujours pas du sida. Les connaissances sur le virus sont en recul chez tous les jeunes.

Commission prévention

La commission développe plusieurs axes d’actions :
Une action de plaidoyer en faveur d’une plus grande accessibilité des moyens de préventions pour touTEs :
⦁ Préservatifs interne et externe, et digue dentaire,
⦁ Traitement Post-Exposition (TPE),
⦁ Dépistage : en laboratoire, en CeGIDD, par un test rapide d’orientation diagnostique (TROD), avec un autotest acheté en pharmacie,
⦁ Prophylaxie pré-exposition (PrEP),
⦁ Treatment as Prevention (TasP : une personne sous traitement, observante, avec une charge virale indétectable, sans IST, n’est plus contaminante).

Une action de prévention via le dispositif Réactup : un site internet (www.reactup.fr) et un bulletin papier trimestriel distribué dans les lieux festifs gays de France, les centres LGBTQI+ ainsi que dans divers lieux communautaires. Il n’y a pas de doute quant au constat que de nombreuses idées fausses ou préconçues circulent dans la communauté LGBTQI+ comme ailleurs au sujet de l’épidémie de VIH-Sida, de la transmission du virus et les manières de s’en protéger de nature à fausser la perception des risques et les comportements adoptés. Notre perception de ces phénomènes est basée sur un outil classique et bien maîtrisé à Act Up-Paris, celui de la veille et de la collecte permanente d’information scientifique de première main susceptible de guider nos options et nos discours avec une certaine anticipation par rapport aux données d’observation épidémiologiques disponibles.

Mais elle résulte aussi de la connaissance du milieu LGBTQI+ que possèdent les militantEs et les personnes qui participent au projet. Les articles sont écrits par les militantEs de l’association pour que les séronégatifVEs restent séronégatifVEs : l’information communautaire à partir des données scientifiques en les rendant accessibles par des outils de communication.
Enfin, des actions de distribution de capotes et gel lubrifiant sont réalisées par les militantEs au local de l’association, dans les soirées et festivals.
En plus de ses réunions internes, les militantEs participent aussi à des conférences internationales et à différents groupes d’experts, ils et elles organisent des actions publiques, médiatiques et s’investissent dans divers groupes inter-associatifs. La commission prévention est aussi le maître d’œuvre du projet d’information sur la prévention d’Act Up-Paris.