Contexte historique

Le virus de la variole du singe, appelé Mpox, a été découvert en 1958 lors de deux foyers distincts survenus dans des colonies de macaques importés de Singapour vers des laboratoires au Danemark. Les premiers cas humains de variole du singe ont été signalés en 1970 en République démocratique du Congo (RDC) chez des personnes ayant eu un contact direct avec des animaux sauvages infectés.

La variole du singe est endémique dans certains pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. La plupart des cas humains sont dus à une transmission zoonotique, c’est-à-dire par contact avec des animaux infectés, principalement des rongeurs. Des épidémies de variole du singe de taille humaine se sont produites en Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, au Liberia, au Sierra Leone et au Nigeria.

Première épidémie hors d’Afrique et flambée de 2022-2023 :
En 2003, la première épidémie de variole du singe en dehors de l’Afrique a eu lieu aux États-Unis. L’épidémie a été causée par un contact avec des rongeurs de Gambie importés du Ghana. En mai 2022, un cas de Mpox a été signalé au Royaume-Uni chez une personne de retour du Nigéria. En 2022 plus de 20 000 cas ont été signalés dans plus de 70 pays. La flambée actuelle est la plus importante jamais enregistrée et est principalement transmise par contact étroit entre personnes.

Causes et transmission

Le Mpox est causé par un virus zoonotique du genre Orthopoxvirus, de la famille des Poxviridae. Le virus se transmet à l’homme par contact direct avec un animal infecté, généralement par des lésions cutanées ou des fluides corporels. La transmission interhumaine peut également se produire par contact direct avec des lésions cutanées ou des fluides corporels d’une personne infectée, ou par des gouttelettes respiratoires lors d’un contact étroit.

Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), le risque de transmission du Mpox de l’humain à l’animal est faible, mais réel. Un seul cas de transmission de l’humain à l’animal a été confirmé à ce jour, il s’agit d’un chien vivant dans le même foyer que des personnes infectées.

Les animaux les plus susceptibles d’être infectés par le Mpox sont les rongeurs, tels que les rats, les souris, les écureuils et les hamsters. D’autres animaux, comme les primates non humains, les chiens et les chats, pourraient également être sensibles à l’infection.

Voici quelques précautions à prendre pour éviter de transmettre le Mpox aux animaux :
>> Les personnes infectées doivent éviter tout contact avec les animaux, y compris les animaux de compagnie, les animaux d’élevage et les animaux sauvages.
>> Les personnes infectées doivent se laver les mains fréquemment avec du savon et de l’eau, surtout après avoir été en contact avec des lésions cutanées.
>> Les lésions cutanées des personnes infectées doivent être couvertes par des vêtements amples ou des bandages.
>> La litière et les déchets des animaux doivent être éliminés soigneusement, de préférence dans des sacs en plastique fermés.
>> Les animaux morts ou malades doivent être signalés aux autorités locales.

Il est important de noter que la recherche sur la transmission du Mpox de l’humain à l’animal est en cours. Les recommandations ci-dessus peuvent être modifiées à mesure que de nouvelles informations deviennent disponibles.

Symptômes

Les symptômes du Mpox apparaissent 7 à 14 jours après l’exposition au virus, mais peuvent varier de 5 à 21 jours. Les premiers symptômes comprennent :

la fièvre
des maux de tête
des douleurs musculaires
des ganglions lymphatiques enflés
une fatigue importante

Une éruption cutanée apparaît généralement 1 à 3 jours après l’apparition de la fièvre, d’abord sur le visage, puis s’étendant à d’autres parties du corps. L’éruption évolue par étapes, passant de taches plates à des bosses surélevées, puis à des vésicules remplies de pus, avant de se croûter et de tomber.

Gravité et traitement

La plupart des cas de Mpox sont bénins et durent généralement 2 à 4 semaines. Cependant, la maladie peut être plus grave chez certains groupes, tels que les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Des cas de transmission de Mpox de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’accouchement ont également été signalés. Il n’existe actuellement aucune preuve de transmission du virus par le lait maternel.

Il n’existe pas de traitement spécifique pour le Mpox, mais les symptômes peuvent être traités. La vaccination contre la variole humaine peut également protéger contre le Mpox.

Prévention

La prévention du Mpox repose sur la limitation des contacts avec des animaux infectés et sur l’adoption de pratiques d’hygiène rigoureuses. Les personnes exposées au virus peuvent recevoir une prophylaxie post-exposition (PPE) pour réduire le risque de développer la maladie.

La vaccination post-exposition contre le Mpox est recommandée pour les personnes à risque. Cela inclut :

• Les contacts proches d’une personne infectée, y compris les membres du foyer, les partenaires sexuels et les professionnels de santé n’ayant pas porté d’équipement de protection adéquat.

• Les personnes ayant eu un contact cutané, muqueux ou sexuel avec une personne ou un animal infecté.

Le vaccin doit être administré dans les 4 jours suivant le contact, et au maximum 14 jours après. Plus tôt il est administré, plus il est efficace pour prévenir la maladie. La vaccination post-exposition peut également réduire la gravité des symptômes si la personne développe la maladie.

Voici où vous pouvez vous faire vacciner contre le Mpox en France :

• Centres de vaccination : Vous pouvez trouver un centre de vaccination près de chez vous sur le site de la HAS : https://vaccination-info-service.fr/

• Certains hôpitaux proposent également la vaccination contre le Mpox. Renseignez-vous auprès de votre hôpital local pour plus d’informations.

Il est important de noter que la vaccination post-exposition ne remplace pas les autres mesures de prévention, telles que :

• Éviter les contacts étroits avec les personnes malades

• Porter un masque chirurgical si vous êtes en contact avec une personne malade

• Se laver les mains régulièrement avec du savon et de l’eau ou un gel hydroalcoolique

• Couvrir les lésions cutanées avec des vêtements amples

Si vous pensez avoir été exposé au Mpox, il est important de contacter immédiatement un médecin.

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Avant votre voyage, restez informéE sur la situation :
>> Consultez régulièrement les sites web des autorités sanitaires nationales et internationales, telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et Santé publique France, pour obtenir les dernières informations sur le Mpox.
>> Prêtez attention aux pays où la maladie est présente et aux mesures de prévention recommandées pour les voyageurs.
>> Inscrivez-vous aux alertes par e-mail ou aux flux RSS des autorités sanitaires pour recevoir des mises à jour en temps réel.

Vérifiez si vous êtes éligible à la vaccination :
>> La vaccination contre la variole peut vous protéger contre le Mpox.
>> Les critères d’éligibilité à la vaccination varient d’un pays à l’autre.
>> Consultez votre médecin ou les autorités sanitaires locales pour savoir si vous êtes éligible à la vaccination. Si vous êtes éligible, faites-vous vacciner bien avant votre voyage.
>> Il est important de noter que la vaccination n’est pas une garantie contre le Mpox, mais elle peut réduire votre risque de contracter la maladie et de développer des symptômes graves.

Prenez des mesures de prévention :
>> Pratiquez une bonne hygiène des mains : se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon pendant au moins 20 secondes, surtout après avoir été aux toilettes, avant de manger et après avoir touché des surfaces publiques. Si l’eau et le savon ne sont pas disponibles, utilisez un désinfectant pour les mains à base d’alcool contenant au moins 60 % d’éthanol.
>> Évitez les contacts étroits avec des personnes malades : si vous présentez des symptômes de Mpox, tels que fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, ganglions lymphatiques enflés et éruption cutanée, isolez-vous immédiatement et consultez un médecin. Évitez les contacts étroits avec des personnes présentant des symptômes similaires. Si vous devez prendre soin d’une personne malade, portez un équipement de protection individuelle (EPI), tel qu’un masque, des gants et une blouse, et suivez les instructions des autorités sanitaires.
>> Portez un masque dans les lieux publics bondés : le port d’un masque peut aider à réduire le risque de transmission de Mpox par les gouttelettes respiratoires. Portez un masque bien ajusté qui couvre votre nez et votre bouche dans les lieux publics bondés, tels que les transports en commun, les centres commerciaux et les événements sportifs.

Schéma vaccinal contre le Mpox

Le schéma vaccinal contre le Mpox en France dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge de la personne, ses antécédents vaccinaux et son état de santé :

• Personnes n’ayant jamais été vaccinées contre la variole ni le Mpox : 2 doses de vaccin Moderna Imvanex, espacées d’au moins 28 jours et au maximum de 35 jours

• Personnes ayant été vaccinées contre la variole avant 1980 : 1 dose de vaccin Moderna Imvanex suffit.

• Personnes immunodéprimées : 3 doses de vaccin Moderna Imvanex, espacées selon les recommandations médicales.

Recommandations particulières :

La vaccination est recommandée en priorité aux personnes les plus exposées au virus, notamment les professionnels de santé, les personnes ayant des partenaires sexuels multiples et les voyageurs se rendant dans des pays où la variole du singe est endémique.

La vaccination peut être effectuée après un contact avec une personne infectée, mais il est important de la faire dans les 4 jours suivant le contact pour une protection optimale.

Les personnes enceintes ou allaitantes doivent consulter un médecin avant de se faire vacciner.

Effets secondaires :

La vaccination contre le Mpox peut entraîner des effets secondaires, généralement bénins et passagers, tels que douleur, rougeur et gonflement au site d’injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires et ganglions lymphatiques enflés.

Des effets secondaires plus graves, mais rares, peuvent également survenir.

Pour plus d’informations sur la vaccination contre le Mpox :

>> https://vaccination-info-service.fr/

Critères d’éligibilité à la vaccination contre le Mpox

En France, depuis le 23 septembre 2022, la vaccination contre le Mpox est ouverte à titre préventif aux personnes répondant aux critères suivants :

Pour les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH)
>> Il n’est pas nécessaire de prouver le nombre de partenaires sexuels.
>> Le statut vaccinal contre l’hépatite B n’est pas pris en compte.

Pour les personnes trans
>> Il n’est pas nécessaire de prouver le nombre de partenaires sexuels.
>> Le statut vaccinal contre l’hépatite B n’est pas pris en compte.

Pour les travailleurSEs du sexe
>> Indépendamment du genre ou de l’orientation sexuelle.

Pour les professionnels exerçant dans les lieux de « consommation sexuelle »
>> Lieux de prostitution, saunas, clubs sexuels, etc.
>> Indépendamment du genre ou de l’orientation sexuelle.

Autres personnes
>> Les personnes ayant eu un contact rapproché avec un cas confirmé de Mpox, y compris les professionnels de santé.
>> Les personnes présentant un risque élevé d’exposition professionnelle, comme les laboratorins de recherche sur les orthopoxvirus.

Depuis le 9 août 2022, la vaccination est également accessible en pharmacie pour les personnes répondant aux critères d’éligibilité.

Informations complémentaires :

• La vaccination contre la variole du singe est recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour les personnes à risque.

Le vaccin est sûr et efficace.

• La vaccination se fait sur rendez-vous, dans les centres de vaccination habilités ou en pharmacie.

• La liste des centres de vaccination habilités est disponible sur le site internet de Santé publique France ici.

Il est important de noter que les critères d’éligibilité à la vaccination contre le Mpox peuvent évoluer. Il est donc recommandé de consulter les informations officielles régulièrement.

Situation actuelle de la variole du singe en France (au 12 mai 2024) :

L’épidémie de Mpox en France est en recul. Depuis le pic atteint en août 2022, le nombre de cas confirmés diminue régulièrement. Au 12 mai 2024, on compte moins de 10 nouveaux cas par semaine.

La grande majorité des cas concerne des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cependant, quelques cas ont été recensés chez des femmes et des enfants.

Prise en charge des cas de Mpox en France

En cas de suspicion, il est important de contacter un médecin immédiatement.

Voici les étapes de la prise en charge :

1. Consultation médicale
>> Le médecin évaluera les symptômes du patient et s’il présente des facteurs de risque d’infection par le Mpox.
>> Si le médecin suspecte une contamination, il prescrira des tests biologiques pour confirmer le diagnostic.

2. Tests biologiques
>> Les tests biologiques sont réalisés sur un prélèvement de sang ou de lésion cutanée.
>> Les résultats des tests sont généralement disponibles dans les 24 à 48 heures.

3. Confirmation du diagnostic
>> Si le diagnostic de variole du singe est confirmé, le patient sera informé et les mesures d’isolement et de contact tracing seront mises en place.

4. Isolement
>> Les cas confirmés de Mpox doivent s’isoler à leur domicile pendant 21 jours (voir plus).
>> L’isolement permet de limiter la transmission du virus à d’autres personnes.

5. Contact tracing
>> Les personnes qui ont été en contact avec un cas confirmé de Mpox seront identifiées et contactées par les autorités sanitaires.
>> Les cas contacts seront informés des risques d’infection et des mesures à prendre pour éviter la propagation du virus.

6. Prise en charge des symptômes
>> Il n’existe pas de traitement spécifique contre le Mpox.
>> La prise en charge consiste à soulager les symptômes du patient, tels que la fièvre, les maux de tête et les douleurs musculaires.
>> Dans certains cas, des médicaments antiviraux peuvent être prescrits pour réduire la durée de la maladie.

7. Vaccination
>> La vaccination contre la variole peut protéger contre le Mpox et réduit les formes graves.
>> La vaccination est recommandée pour les personnes à risque d’exposition au virus, telles que les professionnels de santé et les voyageurs se rendant dans des zones où la variole du singe est endémique.

Sources :

Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) : https://www.woah.org/fr/maladie/variole-du-singe/

Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) : https://www.ecdc.europa.eu/en/mpox-monkeypox

Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) : https://www.cdc.gov/

Ministère de la Santé : https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/infections-sexuellement-transmissibles/article/virus-mpox-informations-pour-les-professionnels-de-sante

Haut Conseil de la Santé Publique : https://vaccination-info-service.fr/

Organisation mondiale de la Santé (OMS) : https://www.who.int/emergencies/situations/monkeypox-oubreak-2022
https://www.who.int/health-topics/monkeypox

Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) : https://www.cdc.gov/poxvirus/mpox/index.html

Santé publique France : https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/variole-du-singe-point-de-situation-en-france-au-23-mars-202