Ce contenu a 5 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

? Bonjour à toi,

Sais-tu à quoi tu participes? Ce à quoi tu participes, la Marche des fiertés, c’est une manifestation. Ce n’est pas seulement une célébration festive des identités qui nous constituent mais une commémoration de nos combats. Un travail de mémoire. Un rappel historique. Un moment de souvenirs.

Cette Marche est née d’une descente de police au bar Stonewall à New-York il y a 50 ans. Voilà ce que nous célébrons : une émeute de personnes trans, raciséEs, travailleurSEs du sexe, pédés, gouines, migrantEs et usagerEs de drogues, face à la répression policière. Ne pas le rappeler serait marcher sur la mémoire collective de notre communauté.

Autre étape importante de notre histoire : le SIDA. Il y a plus de 35 ans, les premiers cas d’une maladie à l’époque méconnue et mortelle, nommée « cancer gay » se déclarent dans les pays industrialisés. Le SIDA était là, et à notre grand regret, il est toujours là ! Il a décimé nombre de personnes, LGBTQI+, mais aussi des usagerEs de drogues et surtout les populations les plus précarisées et racisées. Il a ainsi décimé nos collègues, nos amiEs, nos amantEs, nos amours…

Il y a 30 ans naissait Act Up-Paris, association de lutte contre le SIDA, née de la communauté homosexuelle, et aux identités multiples. Sa vocation est alors celle d’accompagner les malades, d’alerter les médias et la communauté sur l’épidémie, de faire pression sur les personnalités publiques, etc… A notre grand regret, comme celui de nos ennemis politiques, Act Up-Paris est toujours là.

50 ans après les émeutes de Stonewall,
presque 40 ans après l’apparition du VIH/SIDA,
quel constat pouvons nous dresser ?

Les politiques répressives initiées par les gouvernements successifs créent précarité et isolement, vecteurs premiers de l’épidémie. Les stigmatisations associées au VIH/SIDA et aux hépatites, qu’elles s’inscrivent dans un cadre privé ou public, qu’elles soit structurelles ou réglementaires, demeurent et ont un impact direct sur nos existences.

Les politiques publiques voulues par la France, notamment en matière de santé et surtout à l’égard des minorités les plus faibles et les plus isolées, sont meurtrières. Elles se caractérisent par un renforcement des précarités, une exclusion généralisée, un abandon total des promesses et ambitions internationales et l’instrumentalisation de l’aide à des fins de politiques migratoires. La loi asile et immigration a apporté des conséquences désastreuses sur les malades étrangerEs et les réfugiéEs, alors même qu’ils constituent la deuxième population la plus touchée par le VIH/SIDA en France.
Aujourd’hui encore, décider de ne pas protéger, de ne pas accueillir, de ne pas soigner, c’est décider de laisser mourir. Il s’agit donc d’un choix, d’un choix politique, que nous devons dénoncer. C’est notre responsabilité.

CertainEs jugent le combat inutile, fini, d’arrière garde. Ce serait oublier les autres. Les oppriméEs, les rejetéEs, les raciséEs, les malades, les battuEs, les violéEs, les déportéEs, les assassinéEs. Les autres, les nôtres.

Act Up-Paris exige:
Que lors de la sixième reconstitution des ressources du Fond mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, la France assume ses engagements et ne s’arrête pas à un simple coup médiatique ;
L’arrêt des expulsions des personnes séropositives, quelque soit l’endroit où elles sont déportéEs ;
L’accès universel à tous les traitements disponibles ;
La mise en œuvre d’une formation obligatoire à l’accueil inclusif et sans jugement pour une meilleure prise en charge dans les démarches administratives dans les parcours de soins et la reconnaissance des violences dont les personnes sont victimes.

Aujourd’hui encore, le devoir d’honneur et de solidarité s’impose.
Aujourd’hui c’est STONEWALL 1969 ;
Aujourd’hui c’est 50 ANS DE RÉVOLTE ET DE COMBAT ;
Aujourd’hui c’est 30 ANS D’ACT UP-PARIS ;
Aujourd’hui c’est 30 ANS DE DEUIL ET DE COLÈRE.

www.actupparis.org