Il y a deux ans, Valérie Pécresse lançait en grande pompe le plan d’action pour une Ile de France sans sida, visant à atteindre l’objectif de maîtriser la propagation du virus à l’horizon 2021. Ce projet restera cependant une chimère tant que Valérie Pécresse poursuivra sa politique de persécution à l’encontre des migrantEs.
En effet, depuis deux ans et demi, un véritable acharnement cible les titulaires de l’AME et prive de réduction tarifaire et donc d’accès aux transports plus de cent mille personnes. Cette privation de mobilité vient s’ajouter aux nombreuses difficultés et obstacles dans l’accès aux droits qui rendent les conditions de vie de ces personnes particulièrement précaires. La privation de titre de transport constitue un obstacle supplémentaire à l’accès aux structures de soins, à la prévention et au dépistage. En outre elle a des conséquences non moins nuisibles sur l’accès au travail, à l’éducation, et aux services administratifs. Elle dresse une série d’entraves dans la vie quotidienne des personnes migrantes qui les assigne à résidence et ce faisant les rend particulièrement vulnérables au VIH : la pauvreté, la précarité administrative, la clandestinité sont en effet des facteurs de contaminations majeurs.
Cette mesure est d’autant plus violente et absurde que les personnes immigrées sont particulièrement affectées par le VIH et sont en outre celles qui découvrent leur séropositivité le plus tardivement, souvent au stade sida. Il y a quelques mois, dans ses dernières recommandations relatives à la prévention du VIH, la Haute autorité de santé préconisait aux personnes originaires de pays à forte prévalence un dépistage tous les 6 mois. Cette préconisation vise à satisfaire l’objectif fixé par l’ONUSIDA de dépister 90% des personnes porteuses du VIH, afin de bénéficier des effets préventifs de la mise sous traitement et d’interrompre la chaîne de transmission du virus. Elle restera cependant lettre morte si, comme le fait Mme Pécresse, l’on élève des barrières à la mobilité des personnes, en dépit de tous les objectifs de santé publique.
Cette mesure s’inscrit dans une série d’évolutions qui tendent à exclure du droit commun les personnes migrantes et à leur conférer un statut de résident de seconde zone, que l’on peut observer à toutes les échelles, qu’il s’agisse du droit au séjour, du travail ou du logement. Ce statut différencié construit une catégorie de personnes auxquelles on peut infliger toutes les violences : il fait le lit de l’épidémie. Act Up-Paris exige l’application de la réduction tarifaire sur le pass navigo pour les titulaire de l’AME.