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Le journal scientifique Lancet a publié dimanche une étude sur la salle de consommation de Vancouver, qui démontre que son installation a réduit de manière drastique les overdoses mortelles dans la ville [[http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2810%2962353-7/fulltext]].

Cette publication a relancé le débat en France et certains, parmi les opposants aux salles de consommation ont répondu que la France a le taux d’overdoses mortelles le plus bas d’Europe [[Salles de shoot : les élus UMP réaffirment leur position – http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Salles-de-shoot-les-elus-UMP-reaffirment-leurposition_
6346-1769939-fils-tous_filDMA.Htm]] :

Oui, si on se réfère au chiffre de l’enquête Drames, qui souligne néanmoins une augmentation de plus de 30% des overdoses mortelles depuis 5 ans [[Expertise collective Inserm 2010 sur la Réduction des risques]].

Oui, mais E. Jannsenn, de l’OFDT, a montré en 2009, que ces chiffres étaient sous-estimés d’au moins 30% [[E. Jannsenn – Les décès par surdose de drogues en France. Une présentation critique – OFDT –
http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=21370792]] et qu’il n’y avait pas de définition commune entre les pays européens et donc pas de comparaison possible.

Oui, mais est-ce une raison pour ne pas essayer de faire mieux ?

De plus, Patrizia Carrieri, chercheuse à l’Inserm, et membre de l’expertise collective sur la réduction des risques ajoute que « la baisse des overdoses n’est qu’un des objectifs des salles de consommation. Celles-ci permettent aussi d’améliorer l’accès aux soins pour un public en grande précarité, de réduire les risques de contaminations par le VIH/VHC et d’améliorer la vie des quartiers. »
Une nouvelle fois, une étude scientifique montre que les salles de consommation sont utiles et souhaitables.
Mais à l’heure où la MILDT veut reprendre en main politiquement les chiffres de la toxicomanie en France [[Rue89 : « L’Observatoire des drogues est au service des politiques »
http://www.rue89.com/2011/04/16/lobservatoire-des-drogues-est-au-service-des-politiques-200238]] et faire de l’OFDT (Observatoire des drogues et Toxicomanies) la courroie de transmission de sa politique,
toutes les études scientifiques possibles ne changeront rien à sa position sur les salles de consommation. La mise au placard de l’expertise collective sur la réduction des risques de l’Inserm en est un autre témoin.

L’idéologie triomphe, déconnectée de la réalité, quel qu’en soit le prix pour les usagers et les populations des quartiers concernés.