Ce contenu a 15 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Ce mercredi 6 mai s’est clôturée à Genève la réunion du Conseil d’administration du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Alors qu’il manque 5 à 10 milliards [[Voir le communiqué de la pré-réunion des donateurs du Fonds mondial, organisée le 1 avril dernier en Espagne (paragraphes 9, 10 et 11) : www.theglobalfund.org.]] de dollars au Fonds pour terminer l’exercice budgétaire en cours et garantir les programmes sanitaires qu’il finance, la France n’a pas annoncé la moindre contribution au comblement de ce trou. Il y a à peine 1 mois, pour le Fonds Monétaire International, la France avait débloqué 12 milliards d’euros.

La France refuse de contribuer à combler le trou financier du Fonds mondial, alors que l’Espagne, le Japon, les Etats-Unis et l’Espagne ont, eux, annoncé ces dernières semaines des augmentations de leur contribution [[ www.actupparis.org, www.theglobalfund.org.]].

Pourtant, Bernard Kouchner a reconnu, durant une réunion avec des médecins du Sud et des associations, le 22 avril [Voir le [communiqué de réaction des associations suite aux échanges avec Bernard Kouchner et Carla Bruni-Sarkozy.]], que les 2 millions [[Voir le rapport du Directeur Exécutif du Fonds mondial en date d’avril 2009 (disponible sur demande auprès du Fonds ou d’Act Up-Paris).]] de malades du sida du Sud mis sous traitement à travers le Fonds mondial (dont 280,000 [[D’après le Fonds mondial, la France représente 14% du Fonds mondial :
www.theglobalfund.org
www.actupparis.org ]] financés par la France) sont en danger de mort. En effet, si le trou du Fonds mondial n’est pas comblé, les pays du Sud n’auront pas de quoi acheter des médicaments efficaces sur les souches du VIH devenues résistantes. Ces médicaments efficaces, dits de « seconde ligne », existent – mais sont 5 à 10 fois plus chers. 2 millions de malades risquent de recevoir bientôt des médicaments inefficaces, et rapidement décéder. Par contraste, en France, ce sont 80% des malades du sida qui reçoivent des médicaments de seconde ligne (sans quoi ils décèderaient).

Bernard Kouchner, médecin, expérimenté dans les luttes sanitaires en Afrique, a déclaré durant la réunion du 22 avril au Quai d’Orsay : « Vous pouvez me demander tout sauf de l’argent (…), la France en fait déjà suffisamment ». Plus de 2 millions de personnes sont encore mortes du sida l’année dernière, selon l’ONU.

Carla Bruni-Sarkozy (présente elle aussi au Quai d’Orsay le 22 avril), ambassadrice du Fonds Mondial a ajouté : « Je trouve quand même que la France donne pas mal l’exemple ».

Le refus de Carla Bruni-Sarkozy ou de Bernard Kouchner que la France contribue au comblement du trou du Fonds mondial équivaut à condamner à mort des millions de malades au Sud.

Act Up-Paris exige que Bernard Kouchner et Carla Bruni-Sarkozy répondent à la question posée : si les moyens du Fonds mondial sont gelés, comment assurera t-on le passage aux secondes lignes, et comment respectera t-on l’engagement de Nicolas Sarkozy du 7 juillet 2007 d’atteindre l’accès universel aux traitements du sida d’ici 2010 ?