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L’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) a récemment alerté les professionnels de santé de la recrudescence de cas d’hépatite A à Paris. Ces cas concernent des hommes âgés de 34 à 48 ans, qui ne présenteraient pas les facteurs de risque habituels de cette maladie (à savoir, notamment, séjour dans des pays d’endémie d’hépatite A, fréquentation de collectivités d’enfants, consommation de fruits de mer…). L’InVS évoque la possibilité de contaminations touchant préférentiellement des hommes ayant des rapports homosexuels.

Pour rappel, l’hépatite A est une maladie due à un virus, le VHA, maladie qui doit faire l’objet d’une déclaration obligatoire aux autorités de santé (surveillance épidémiologique) depuis novembre 2005.

L’hépatite A n’est pas une IST (infection sexuellement transmissible), mais cette maladie peut cependant se transmettre à l’occasion de rapports sexuels. Il existe aussi une faible transmission par voie intraveineuse (usage de drogues par voie intraveineuse avec partage de matériel ou piqûre accidentelle par une aiguille contaminée).

Le VHA se transmet principalement par voie orofécale : pour que le virus passe d’une personne à une autre, il faut qu’il y ait un contact entre les selles d’une personne atteinte par le virus et la bouche d’une autre personne. Le plus souvent, la contamination se fait par l’ingestion d’eau et / ou d’aliments contaminés. Lors des rapports sexuels : la contamination peut se faire à l’occasion de tout contact direct ou indirect bouche – anus, cela concerne donc de la même manière les personnes, hommes ou femmes, ayant des rapports homosexuels ou hétérosexuels, dès lors qu’ils pratiquent l’anulingus ou le « rimming ».

L’hépatite A : une maladie grave ?

Lorsqu’on est infecté par le virus de l’hépatite A, on ne le sait pas tout de suite et parfois même, on ne le sait jamais. Chez une majorité de personnes, l’infection passe en effet inaperçue, il n’y a pas de symptômes. La guérison intervient spontanément après quelques semaines. Attention, la personne guérie reste contaminante pendant environ 15 jours après la fin de la maladie.

Chez une minorité de personnes (1/10 000 selon les estimations) malheureusement, l’infection peut avoir une évolution plus grave. Ces personnes vont développer une hépatite dite fulminante (destruction du foie) qui ne guérit pas spontanément et dont le seul traitement est la transplantation hépatique (greffe du foie) en urgence.

Or le risque et la fréquence d’une hépatite A fulminante sont augmentés chez les personnes souffrant d’une autre hépatite virale comme l’hépatite B (environ 300 000 personnes en France – source InVS 2006) ou l’hépatite C (environ 400.000 personnes – source InVS 2006, sous estimé ce serait de l’ordre de 450 000 à 600 000 personnes), ou séropositives au VIH (environ 130 000 personnes selon l’InVS).

Pourtant un vaccin contre l’hépatite A existe : une injection initiale suivie d’une seconde injection (6 mois à 12 mois, parfois 5 ans plus tard), confère une protection contre la maladie. Celle-ci est déjà effective dès le 20e jour suivant la première injection.

Le vaccin coûte environ 45 à 50 euros en pharmacie ; il peut être délivré sur ordonnance médicale mais n’est malheureusement pas remboursé par la Sécurité sociale malgré les revendications depuis de nombreuses années du Collectif Hépatites Virales (CHV).

Les 11 associations faisant partie du Collectif Hépatites Virales (Actif Santé, Actions-Traitements, Act Up-Paris, Aides, Arcat, Asud, Association Française des Hémophiles, Nova Dona, Sida Info Service/Hépatites Info Service, SOS Hépatites et Transhépate) demandent donc aux autorités de santé de prendre leurs responsabilités face à cette recrudescence d’hépatite A et de faire en sorte que le vaccin contre l’hépatite A soit enfin remboursé par la sécurité sociale.