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Des membres d’Act Up-Paris se sont rendus à Moscou et St Petersbourg pour rencontrer les activistes de Frontaids et faire avec eux le bilan de la situation en Russie. Des données épidémiologiques exponentielles et pourtant très sous-estimées, des traitements accessibles à moins de 1% des séropositifs des mesures discriminatoires inscrites dans la loi qui excluent les premiers touchés (usagers de drogues et prostituées), un accès à l’information et au matériel de prévention inexistant, une répression de l’usage de drogues qui éloignent les usagers de l’échange de seringues, les traitements de substitution interdits, de gigantesques prisons mouroirs… La Russie est au bord du gouffre.

Les épidémies de sida et d’hépatites virales sont hors de contrôle. Si les autorités russes et la communauté internationale ne prennent pas la mesure de la catastrophe, les prochaines années verront une explosion de la mortalité contre laquelle il sera trop tard pour agir. Mais le gouvernement et les administrations russes sont dans le déni le plus total. Elles assènent un dogme selon lequel le sida est l’affaire de l’occident et ne concerne en Russie que des personnes négligeables et indignes de vivre. Leur politique est fondée sur les principes suivants : répression de populations plus exposées à ces épidémies, parmi lesquelles les usagErEs de drogues, les travailleuses du sexe et les homosexuels ; discrimination des personnes vivant avec le virus du vih et/ou des hépatites ; refus d’alerter la population sur les risques de transmission du vih par voie sexuelle ; absence de financement public des associations et des activités de réduction des risques ; refus de financer l’accès aux traitements pour toutes les personnes qui en ont besoin ; conduite d’essais cliniques privés dans la plus parfaite opacité ; refus, enfin, du gouvernement russe et de Vladimir Poutine d’assumer leur part de responsabilité dans la lutte contre le sida au niveau international. Tout est réuni pour que l’hécatombe qui endeuille l’Afrique touche bientôt, avec une ampleur au moins égale, la Russie. Pourtant, le pays de Vladimir Poutine est membre du G8. Il devrait se doter des moyens humains, financiers, matériels et structurels pour faire face au sida et aux hépatites virales. Mais la volonté politique manque. Nous demandons au gouvernement français de prendre la mesure de la catastrophe et d’alerter Vladimir Poutine. L’ingérence sanitaire est de mise : comment lutter contre le sida au niveau mondial si nous laissons un pays aussi important que la Russie continuer une politique mortelle ? Nous appelons les médias occidentaux à accroître leur intérêt pour la situation du sida et des hépatites virales en Russie, ainsi que dans l’Europe centrale et de l’Est. Ce dossier a été écrit en collaboration avec des activistes russes de Frontaids. Il s’appuie par ailleurs sur les données de l’Onusida, de l’OMS, de l’UNDP et de Human Rights Watch.

Sommaire du dossier

01. sida et hépatites : la Russie au bord du gouffre02. La Russie au bord du gouffre : épidémiologie03. La Russie au bord du gouffre : discriminations04. La Russie au bord du gouffre : accès aux traitements05. La Russie au bord du gouffre : il faut sortir du déni Le récit de ce voyage et les témoignages des militants russes sont également disponibles : – Sida en Russie : catastrophe sanitaire06. FrontAidsAu bord du gouffrePavel le Sibérien17ème étage, sans ascenseurAbsence des autorités versus aide internationaleNe pas réinventer la bicyclette

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