Aux 111 personnalités qui ont reconnu avoir « à un moment ou à un autre de leur vie consommé des produits stupéfiants » se sont joints de nouveaux signataires comme les cinéastes Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville ou Arnaud Marty-Lavauzelle de AIDES-Fédération.
Aujourd’hui, Act Up-Paris a décidé d’étendre la pétition au plus large public.
L’objet de cette pétition est d’abord de mettre en cause l’article L630 du code de la santé publique qui sanctionne la présentation sous un jour favorable de produits stupéfiants. La législation actuelle sur la toxicomanie contient en effet dans son intitulé l’interdiction de sa contestation. Comment, dans ces conditions, pouvoir mener un véritable débat de santé publique?
Cette pétition intervient alors que plusieurs militants anti-prohibitionnistes, dont Philippe Mangeot, président d’Act Up-Paris, sont poursuivis par les tribunaux. Au-delà de l’innocence des accusés, au-delà du droit à la libre expression, c’est bien la législation en matière de stupéfiants qui est en cause.
De plus en plus de personnes, qu’elles soient responsables politiques, médecins, intervenants en toxicomanie, travailleurs sociaux, militants associatifs, usagers de drogues ou non, s’accordent sur un point : la politique du tout-répressif est un échec total de santé publique. Il reste à espérer que le gouvernement saura engager un véritable débat sur ces questions et qu’il se gardera bien d’adopter la posture puritaine et dangereuse de Ségolène Royal. Cette dernière dénonçait hier l’initiative « de banalisation des interdits » des 111 personnalités. La santé publique et la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes a plus de prix que le confort moral de Ségolène Royal.