Ce contenu a 11 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

François Hollande a annoncé le gel de la contribution française au Fonds mondial anti-sida, principal contributeur de l’accès aux antirétroviraux au Sud. Nicolas Sarkozy avait pris la même décision à son arrivée au pouvoir. Cette décision est non seulement contraire aux engagements présidentiels[[En 2012, François Hollande s’est à plusieurs engagé à donner à la France les moyens de combattre plus efficacement l’épidémie de sida, notamment en créant une taxe sur les transactions financières. La taxe a effectivement été mise en place, les moyens de la lutte contre le sida n’ont pas été augmentés.]], mais totalement irresponsable alors que l’on sait aujourd’hui qu’un petit effort financier supplémentaire permettrait d’atteindre un point de bascule pour contrôler l’épidémie et en inverser le cours. Pour se faire, le Fonds mondial s’est fixé comme objectif de réunir 15 milliards de dollars sur ces trois prochaines années. Y parvenir permettrait d’éviter 3,9 millions de nouvelles contaminations et d’économiser jusqu’à 3 fois le montant investi[[47 milliards de dollars de frais de prise en charge économisés.]]. Mardi 3 décembre, les donateurs et dirigeants du Fonds Mondial se réuniront à Washington pour annoncer publiquement le montant des contributions financières pour la période 2014-2016. Conscients des enjeux sanitaires et économiques, les États-Unis, l’Angleterre et les pays nordiques ont d’ores et déjà décidé d’augmenter leurs contributions. François Hollande peut encore changer d’avis, la mission « aide publique au développement » ne représente qu’une fraction minime du budget de l’État. Mais François Hollande veut-il vraiment se donner les moyens de lutter plus efficacement contre le sida ? Act Up-Paris exige de François Hollande :
  • qu’il augmente substantiellement la contribution française au Fonds mondial pour les trois prochaines années.
  • qu’il condamne les mesures anti-médicaments génériques contenues dans les accords de libre échange que la Commission européenne négocie avec les pays en développement. La France doit être cohérente dans sa politique de développement : en soutenant les brevets pharmaceutiques qui rendent les médicaments inabordables dans les pays du Sud, elle réduit l’impact de son aide publique au développement.
PS : Une évaluation commandée récemment par le Ministère des affaires étrangères sur la contribution française au Fonds mondial conclue que le Fonds mondial est un instrument particulièrement pertinent et efficace au regard des objectifs et des priorités que la France s’est fixés pour la santé mondiale et à travers sa politique d’aide au développement ; ses recommandations vont notamment dans le sens du maintient d’un engagement financier important et d’un meilleur outillage de suivi et de mise en valeur de la contribution française. banie_re_marche2-4.jpg AAD_bandeau_1-3-3.jpg

 

Documents joints