Le gouvernement vient de faire établir[[Voir le décret relatif au nouveau fichier de renseignement «Edvige» paru au Journal Officiel .]] un fichier policier qui, comme la CNIL elle même l’a déploré, permet de ficher l’homosexualité, l’état de santé, et donc la séropositivité, l’origine, tout comme l’engagement associatif, syndicaliste, et ce à partir de 13 ans. Avec pour argument principal, le possible « trouble à l’ordre public ». C’est donc clair : pour Nicolas Sarkozy comme pour Michèle Alliot-Marie, l’homosexualité et les problèmes de santé comme le sida sont potentiellement porteurs de « troubles à l’ordre public ».
Ceci n’est pas un acte isolé dans un été languissant. Pour rappel Nicolas Sarkozy a déjà fait part de son avis sur « le caractère prédictif de la délinquance » à déceler dès la crèche ou de son penchant pour une approche génétique de l’homosexualité[[Voir l’entretien entre Nicolas Sarkozy et Michel Onfray in Philosophie magazine – Confidences entre enemis, et le communiqué de l’Inter-LGBT du 13 avril 2007.]].
Parmi d’autres, touTEs les militantEs d’Act Up-Paris pourraient être fichéEs. Et ensuite ? Des camps de rééducation ? Un sidatorium ?
Il y a deux ans et demi, nous collions une affiche intitulée « Votez Le Pen » avec une photo de Nicolas Sarkozy. Toute la droite s’était plainte et nous avait dit que nous exagérions. Ce nouveau fichier nous donne une fois de plus raison. Une telle proposition, faite par Jean-Marie Le Pen il y a 15 ans, aurait suscité un tollé d’indignation, y compris dans la droite « républicaine ». Aujourd’hui, cette proposition est directement mise en place par le gouvernement.
Act Up-Paris proteste vivement contre ces atteintes très graves contre les libertés et les droits des personnes et exige le retrait de ce fichier.