Aujourd’hui mercredi 22 mars 2006, des activistes anti-sida manifestent à Paris et dans d’autres capitales occidentales en solidarité avec les militants chinois, pour dénoncer l’irresponsabilité du gouvernement chinois face à l’épidémie du sida et aux épidémies émergentes de la grippe aviaire et du SRAS, et exiger la libération immédiate de l’activiste Hu Jia.
Hu Jia est l’un des principaux acteurs de la lutte contre le sida en Chine : il est le co-fondateur de l’association Aizhixing – la première ligne d’information téléphonique sur le sida du pays – et de l’association Loving Source, qui prend en charge à Beijing 135 orphelins du sida. Hu a disparu le 16 février dernier, au cours d’une action pacifique de protestation contre la politique du gouvernement chinois [[ De nombreux activistes ont participé la semaine du 4 février à une « grève de la faim tournante », pour protester contre le passage à tabac par les forces de sécurité des avocats de divers militants chinois des droits de l’homme poursuivis en justice. (Reuters)]]. Bien que la police se refuse à tout commentaire, Amnesty International craint que Hu ne soit secrètement en détention, comme cela s’est produit à plusieurs reprises depuis 2004 [[Health professional action, Amnesty International, 23 février 2006.]]. Hu est malade de l’hépatite B, pour laquelle il a besoin d’un traitement médical quotidien. Son placement en détention met donc directement sa vie en danger. Au lieu de soutenir les militants anti-sida dans leur lutte contre l’épidémie, le gouvernement chinois se contente de mener une pure politique de mise sous silence. De même qu’avec le SRAS il y a deux ans, ou la grippe aviaire aujourd’hui, le gouvernement emploie tous les moyens pour faire taire ceux qui luttent contre le sida. L’épidémie du sida menace pourtant de prendre sous peu en Chine des proportions sans précédent (rapport ONUSIDA de novembre 2001). Face aux risques de catastrophe sanitaire que représentent le sida ou la grippe aviaire, il est temps que le gouvernement chinois fasse preuve de responsabilité au sein de la communauté internationale, et abandonne sa politique de passage sous silence systématique. Son premier acte doit être la libération immédiate de Hu Jia, l’un des principaux acteurs de la lutte contre le sida en Chine.