Ce contenu a 6 ans. Merci de lire cette page en gardant son âge et son contexte en tête.

Communiqué de presse co-signé par Act Up-Paris et Acceptess-T

Ce 22 janvier nous commémorons la journée internationale de solidarité avec les trans incarcéréEs. La situation des personnes trans en prison est révélatrice de la catastrophe sanitaire de l’univers carcéral français et ce n’est plus un scandale mais une véritable hécatombe, en dépit des mesures annoncées par le gouvernement qui ne sont qu’un pansement de plus sur une plaie qui suppure depuis bien longtemps. Les prisons sont la honte de la République Française, il n’y a plus de mots pour décrire le degré d’insalubrité et les violences dont l’Etat français porte l’intégrale responsabilité. Les femmes trans incarcérées sont sacrifiées à un Etat défaillant et inopérant qui refuse avec obstination de voir la réalité en face.

Le moment est venu d’en finir avec le « quartier des tantes » dont Balzac pointait déjà la profonde inhumanité. Les femmes trans incarcérées sont livrées à la prédation des personnels et des codétenus. Dans certains services pénitenciers,  elles peuvent être victimes de viols collectifs, éloignées des structures de prévention et de soins. Il n’est pas acceptable que le droit à l’autodétermination des personnes trans soit soumis a la subjectivité des agents de l’Etat. Il n’est pas acceptable que les choix des trans reposent sur la subjectivité des agents de l’Etat. Il ne revient ni à l’Etat français ni à l’administration carcérale de juger de la légitimité des traitements hormonaux et de s’immiscer dans le droit des trans  à entamer un parcours de transition de genre. La police du genre n’est pas acceptable dans un Etat se proclamant démocratique. Ce choix revient aux trans et à personne d’autre. De même, l’irresponsabilité de l’administration pénitentiaire et de son autorité de tutelle sur la question du VIH/sida n’est plus à prouver. L’accès à l’information, à la prévention et le cas échéant aux traitements est aléatoire lorsqu’il n’est pas totalement absent. La prison est collaboratrice de l’épidémie et persécute les trans. Nous réclamons  que la ministre justifie de son inaction et son incapacité à prendre en compte les besoins d’une population spécifique, qui condamne les publics trans et séropositifs à une double peine.

Act Up-Paris exige :
  • le respect de l’identité de genre des trans incarcéréEs et l’accès aux hormones et/ou aux opérations pour ceuxELLES qui le souhaitent.
  • la création de dispositifs permettant la sortie de prison des personnes trans confrontées aux violences du milieu carcéral. La mise en oeuvre de toutes les mesures permettant la libération des malades incarcéréEs.
  • l’accès au soin, la continuité des traitements, le respect du secret médical pour les personnes incarcérées.
  • l’accès à la bibliothèque et à l’ensemble des activités auxquelles ont droit les autres détenus.
  • l’accès aux dispositifs de réduction des risques de prévention, de dépistage pour les personnes incarcérées.
  • l’accès aux dispositifs de réduction des risques de prévention de dépistage pour les personnes incarcérées : seringues à usage unique, préservatifs et gels, PrEP, TPE, autotests en particulier.
  • la reprise du travail de concertation avec les associations et l’Administration Pénitentiaire sur l’écriture du décret permettant l’établissement de programmes d’échanges de seringue dans les lieux de privation de liberté.

La Justice ne se résume pas à enfermer et punir.
Act Up-Paris vous surveille.

Contacts presse:
PrésidentEs d’Act Up-Paris, presidence@actupparis.org
Contact presse, medias@actupparis.org
Secrétaire général d’Act p-Paris, commission LGBTIphobies-sérophobie, sg@actupparis.org