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spécial Genève : – 12ème conférence mondiale sur le sida Ce numéro de protocoles est principalement consacré aux informations concernant les essais et les stratégies de traitement présentés à Genève. La dernière édition de la conférence mondiale a battu tous les records d’affluence et d’abstracts présentés (plus de 6000 abstracts couvrant tous les aspects de l’épidémie). Si le slogan de la conférence : Bridging the gap (réduire l’écart) était sur toutes les lèvres, peu d’efforts semblent fait pour qu’effectivement, les séropositifs des pays pauvres (90% des 30 millions de personnes atteintes) aient accès aux traitements. Pour les malades de ces pays, même les rares essais qui leur sont proposés ne respectent pas toujours les principes éthiques. Cette conférence a également été l’occasion de vérifier l’attitude parfois arrogante des laboratoires pharmaceutiques, rivalisant dans la débauche de moyens pour avoir le plus beau stand d’exposition, mais avares de renseignements sur les effets secondaires de leurs médicaments. Leur mobilisation est également très restreinte en ce qui concerne l’accès aux antiviraux dans les pays du Sud, certains (les laboratoires Merck, entre autres) refusant même de baisser leur prix. Comment ne pas être également surpris par le nombre de résultats d’essais présentant encore des données avec des mesures de charge virale à 500 copies, alors que l’efficacité d’un traitement (surtout s’il s’agit d’un traitement initial) se mesure dans sa capacité de réduire la charge virale à moins de 50, voire 20 copies. Et les événements récents montrent que les laboratoires n’ont toujours pas vraiment compris qu’il était indispensable d’associer les malades à leurs stratégies. Ainsi, le dernier épisode en date concerne le laboratoire Abbott. Confronté à un problème de fabrication de l’antiprotéase Norvir®, ce laboratoire n’a pas cru bon de rencontrer les associations pour faire le point. Les responsables espérent que nous ferons circuler les informations qu’ils nous envoient, mais celles-ci sont fragmentaires, laissent dans l’ombre un grand nombre de problèmes et correspondent si peu à la «vraie vie» des patients ! Revenons enfin sur le problème des effets secondaires des antiprotéases, et notamment sur le métabolisme des graisses. Là encore, les laboratoires font la sourde oreille. Lors de la dernière RéPI consacrée à ce problème – qui perturbe très concrètement la vie quotidienne des patients et peut même compromettre la compliance – un seul des trois laboratoires invités a fait le déplacement.

 

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