Le 18 mars 2003, la loi pour la sécurité intérieure, dont l’article 50 fait du racolage public un délit, a été adoptée au prétexte de rétablir l’ordre public et de lutter plus efficacement contre la traite des êtres humains, en particulier des migrantEs. Les effets catastrophiques et contre-productifs de cette mesure ont été annoncés en amont, puis constatés et constamment dénoncés depuis sa mise en œuvre.
Loin de garantir la lutte contre le travail forcé, la servitude, l’esclavage et la traite à ces fins et, au fond, de protéger les personnes, ces dernières doivent faire face à un arbitraire policier qu’elles subissent quotidiennement . Les travailleurSEs du sexe et prostituéEs ont été acculées à la clandestinité, s’éloignant ainsi des structures de prévention, de soins, de dépistage et d’accès au droit. Repoussées dans des zones de non-droit, elles se trouvent particulièrement exposées aux contaminations au VIH/sida et autres IST ainsi qu’aux abus et violences. Déchues de leurs droits fondamentaux, les travailleurSEs du sexe et prostituéEs, précarisées et pénalisées, ont vu leurs conditions de travail et de vie se dégrader de façon dramatique. Le candidat François Hollande avait promis l’abrogation du délit de racolage public. Mais le respect de cette promesse est cependant sans cesse repoussé alors que se profile un engagement vers une pénalisation des clientEs qui est présenté comme un moyen de protéger les travailleurSEs du sexe et les prostituéEs en inversant la charge pénale. Cette mesure aura exactement les mêmes conséquences que la pénalisation du racolage public. C’est pourquoi plus de vingt organisations dénoncent ce projet depuis bientôt deux ans . La prise en compte de l’expertise des travailleurSEs du sexe et prostituéEs, de leurs alliéEs et des recommandations des autorités indépendantes (CNCDH, CNS, PNUD, etc.) est fondamentale. Combien d’agressions, de contaminations, d’arrestations et de détentions arbitraires, d’expulsions, de morts seront encore nécessaires avant que les voix des travailleurSEs du sexe et prostituéEs et de leurs alliéEs soient entendues ? Et quand, enfin, les enjeux de santé publique seront considérés et les droits fondamentaux des personnes respectés ? Nous exigeons : – L’abrogation immédiate et sans condition du délit de racolage public ; – L’abandon du projet de pénalisation des clientEs ; – La fin de toute pénalisation et répression du travail sexuel ; – Une lutte efficace contre tout abus ou violence, en particulier le travail forcé, la servitude, l’esclavage et la traite à ces fins. Rejoignez-nous le samedi 16 mars 2013, Place Pigalle à 14h30 Premiers signataires : Syndicat du Travail Sexuel – STRASS, Acceptess – T, Act Up-Paris, Aides, Les Amis du Bus des femmes, ANA (Avec Nos Aînées), Autres Regards, Cabiria, Colectivo Hetaira (Espagne), Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Droits et prostitution, Comite de Apoyo a las Trabajadoras del Sexo (CATS – Espagne), Elus locaux contre le sida, Etudions Gayment, Grisélidis, International Committee on the Rights of Sex Workers in Europe (ICRSE), Itinéraires – Entr’Actes, Médecins du Monde, OUTrans, Pink Bloc, Rose Alliance (Suède), Sex Worker Open University Coop (UK), Scot Pep (Ecosse), Solidarité Sida, X-talk Project (UK).