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Sept millions de malades du sida n’ont toujours pas accès aux médicaments anti-rétroviraux qui pourraient leur sauver la vie. Afin de leur permettre d’accéder aux soins, il faudrait que les Etats riches financent le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à hauteur des besoins.

A l’automne prochain se tiendra la conférence de reconstitution du Fonds au cours de laquelle les Etats donateurs annonceront leur contribution pour les trois prochaines années. Les estimations montrent que 15 milliards d’euros seront nécessaires pour parvenir à une couverture d’environ 85% des besoins mondiaux d’ici à fin 2016 et avoir un impact réel sur les trois pandémies les plus meurtrières de notre histoire.

Les Etats-Unis ont d’ores et déjà annoncé une contribution de 5 milliards de dollars, mais ce montant ne pourra être débloqué que si le Fonds rassemble par ailleurs dix milliards de dollars supplémentaires[[Les Etats-Unis ne peuvent pas contribuer à plus d’1/3 du montant global de la reconstitution.]]. Pour y parvenir, la France, deuxième contributeur du Fonds mondial, doit augmenter substantiellement sa contribution, jusqu’alors fixée à 360 millions d’euros par an.

Le G8 compte ses sous, le Sud compte ses morts

Lors du Sommet de Gleneagles en 2005, les chefs d’Etat du G8 de se sont engagés à atteindre l’accès universel à la prévention, aux soins et aux thérapies avant 2010. Cette promesse n’a pas été tenue. Au Sommet de Lough Erne qui s’ouvre aujourd’hui en Irlande du Nord, le sida n’est pas au programme. Pour la première fois, les chefs d‘Etat du G8 n’ont même pas prévu de réaffirmer leurs engagement en faveur de la lutte contre les pandémies. Est-ce que, las de ne pas tenir leurs promesses, les chefs d’Etats ont préféré baisser les bras ?

François Hollande va-t-il trahir les malades du sida ?

En juillet dernier, François Hollande s’est engagé à doubler le nombre de malades du sida sous traitement, ce qui ne sera possible qu’en contribuant au Fonds mondial à hauteur des besoins. Il s’est engagé à recourir à des financements innovants, supplémentaires, tels que la taxe sur les transaction financières.

Le 30 avril, Laurent Fabius assurait aux associations que la diminution de la contribution française au Fonds n’était pas une option. Pourtant, on annonce une diminution des budgets de l’aide public au développement et en 2013, 0% du produit de la TTF n’a été alloué à la lutte contre les trois pandémies. Rien ne nous garanti qu’une partie de cette taxe sera utilisée pour lutter contre le sida dans les prochaines années.

C’est aujourd’hui à François Hollande de décider. Va-t-il piétiner ses promesses ? Va-t-il trahir les malades du sida ?

La crise a ses coupables

Une augmentation de la contribution française au Fonds mondial ne menace pas le PIB, la spéculation boursière et les cadeaux fiscaux si. Est-ce aux malades du sida de payer pour les banques et de pâtir du manque d’ambition des dirigeants du G8 pour lutter contre l’évasion fiscale ?