Le 6 juillet 2010, Francois Baroin, ministre du Budget, annonçait un report de l’augmentation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH). Alors même que l’AAH reste bien en deçà du seuil de pauvreté, le gouvernement porte une nouvelle attaque aux maigres ressources des plus précaires. Assez d’hypocrisie : revalorisation de l’AAH à hauteur du SMIC !
Le 6 juillet 2010, Francois Baroin, ministre du Budget, annonçait un report de l’augmentation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH). Alors même que l’AAH reste bien en deçà du seuil de pauvreté, le gouvernement porte une nouvelle attaque aux maigres ressources des plus précaires. Assez d’hypocrisie : revalorisation de l’AAH à hauteur du SMIC !
En 2008, suite à la large mobilisation du mouvement « Ni Pauvres Ni Soumis », Nicolas Sarkozy avait annoncé pour toute réponse aux revendications d’un revenu d’existence à hauteur du SMIC brut, qu’il tiendrait sa promesse électorale à l’égard des personnes malades ou handicapées : une « généreuse » augmentation de l’AAH de 25% – soient 148,50€ – sur 5 ans. Le gouvernement a annoncé hier un report de cette augmentation à 2013.
25% d’augmentation de l’AAH sur 6 années correspond à un « bonus » mensuel de 2,06€, faisant passer l’AAH à taux plein de 621,27 euros au 1er janvier 2007 à 769,77 euros en 2013 (696,63 euros au 1er avril 2010) – ce montant restant bien inférieur au seuil de pauvreté.
Le gouvernement affiche une fois de plus son mépris des plus fragiles : précaires, malades, personnes handicapées. Il réaffirme sa volonté de faire porter aux plus démuniEs les conséquences de la crise financière, celle-là même qui sert encore à justifier les augmentations successives des frais de santé, les suppressions de postes dans le secteur public (médical, para-médical, social…).
Nous sommes séropositifVEs, malades du sida, la moitié d’entre nous vit en dessous du seuil de pauvreté et un quart d’entre nous n’a pas de logement personnel. Nous sommes frappéEs de plein fouet par la rigueur du marché du travail, par la hausse des frais afférents à des besoins élémentaires : se nourrir, se loger, se soigner.
Est-ce l’annonce de la réduction du train de vie de nos dirigeants politiques qui autorise le gouvernement à réduire encore les ressources des plus démuniEs ?
Parce que les responsables politiques vont désormais devoir préférer le train à l’avion pour leurs déplacements professionnels, nous serions obligéEs, pour “répartir les efforts”, de renoncer à des soins et à des traitements vitaux mais désormais trop onéreux ? De qui se moque-t-on ?
Le voyage d’Alain Joyandet qui a défrayé la chronique et contribué à sa démission représente 10 années d’Allocation Adulte Handicapé. Le paquet fiscal instauré en 2007 représente 15 milliards d’euros annuels de cadeaux faits aux plus riches. Comment oser dire qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’Etat ?
Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité et Eric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique qui se sont maintes fois glorifiés de cette maigre augmentation n’ont aucun scrupule à revenir sur leurs promesses. Ils ont menti.
Si Nicolas Sarkozy porte à un quelconque crédit à ses promesses électorales, alors qu’il revienne instamment sur la déclaration de François Baroin.
Act Up-Paris exige :
– un revenu d’existence au moins égal au SMIC (donc soumis à impôts, non plus des allocations) ;
– un véritable revenu d’existence, indépendant des ressources du conjoint, partenaire de PaCS ou partenaire en union libre ;
– l’augmentation du plafond CMU et son accessibilité aux allocataires AAH ;
– l’accès à l’AAH pour les sans-papiers ;
– la suppression du bouclier fiscal et l’utilisation de ses recettes à l’augmentation immédiate et conséquente de tous les minima sociaux ;