Une dizaine de militants d’Act Up-Paris ont investi cet après-midi les bureaux du producteur de porno Jean-Luc Lagrange. Ses films pornos gays mettent en scène des relations sexuelles non protégées. Ils banalisent ainsi les pratiques barebacks, c’est-à-dire non-protégées : les scènes de sodomie ou fellation sans capote, sperme dans la bouche, etc. sont courantes dans ses productions (“Michaël”, “Foutu Vestiaire” et “Foutu Chantier”). Les militants ont été reçus sur place par des volées d’insultes à caractères sérophobes telles que « C’est vous qui êtes plombés ! » ou « Vous vous contaminez entre vous ! »
Les studios Lagrange diffusent des annonces de recrutement dans lesquelles ils proposent de rémunérer 1000 euros pour une journée de tournage dans un film où les relations ne sont pas protégées. Lagrange expose directement ses modèles à une contamination ou une surcontamination au vih, pour le prix de 1000 euros : à ce titre, chaque vidéo bareback est un «snuff movie» en puissance. Le sexe non protégée entraîne un risque de transmission du VIH, des hépatites virales, de la syphilis, des gonorrhées («chaude pisse»), des condylomes («crêtes de coq») et autres infections sexuellement transmissibles (IST). Act Up-Paris est une association prosexe, elle défend le plaisir sexuel, le droit à une sexualité épanouie et libérée. Mais libérée ne veut pas dire inconsciente. En nous protégeant, nous préservons notre santé et celle de nos partenaires. Car le VIH/sida, c’est : – une infection irréversible dont on ne guérit pas ; – un traitement lourd aux effets secondaires pénibles et handicapants (fièvres, vomissements, perte de poids, diarrhées, lipodystrophies, infarctus, etc.) ; – des risques d’exclusion sociale et d’incapacité de travail, une précarisation accrue ; – en stade sida, des maladies opportunistes qui ravagent le malade : cancer de la peau, infection cérébrale, troubles gastro-intestinaux, tuberculose, et bien d’autres encore. Les responsables du studio Lagrange se moquent de la portée désastreuse de leurs productions. Ils se foutent du sida. Tant que le tiroir-caisse se remplit, l’épidémie peut continuer de progresser et les pédés peuvent bien crever. Un tel cynisme est à vomir. Nous ne le tolérons plus.