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échappement : quelles stratégies adopter ?

Les résultats des études sur l’abacavir testé sur des patients lourdement prétraités ont montré l’importance du croisement de résistances au sein même de la classe des analogues nucléosidiques. Les croisements sont encore plus fulgurants pour les inhibiteurs de protéase, et la prochaine génération est programmée pour être active contre les virus résistants aux seuls ritonavir et indinavir. Seules de nouvelles classes d’antiviraux, qui devront assurer leur succès par une observance plus aisée et une puissante activité, rendront possible un bénéfice décisif pour les patients en échec thérapeutique complet. Dans ce cas, le concept de trithérapie classique doit donc être dépassé. Ainsi, diverses stratégies peuvent être développées en suivant l’exemple australien (voir protocoles n° 4). Le moins qu’on puisse dire, c’est que les médecins français manquent singulièrement d’imagination, à voir le peu de stratégies concrètes sorties de la réunion du 6 avril, consacrée par l’ANRS au problème de l’échappement (notre dossier pages 12 à 16). Des régimes moins lourds que l’essai australien (qui utilise 6 molécules quand même), comprenant les dernières molécules combinées avec des molécules déjà utilisées peuvent être suivis. D’autres produits comme le dextrim de sulfate, le ganciclovir ou des cures d’hydroxyurée pourraient être utilisés avec efficacité. Ces propositions, malgré leurs faiblesses concernant notamment l’adhésion à des protocoles contraignants, sont opportunes pour les malades qui connaissent une détérioration importante de leur système immunitaire. Pour eux, il s’agit bien de traitement de sauvetage. Au sein du groupe Dormont, cette expression fait bondir : trop alarmiste, trop démoralisante. C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit pour des milliers de patients, qui attendent autre chose des spécialistes qu’un discours politiquement correct.

 

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