40 % des personnes vivant avec le VIH ne travaillent pas, 1 personne sur 4 dépend d’un minima social, 1 sur 5 rapporte des privations alimentaires [Enquête VESPA 2, 2011]. Le vieillissement des personnes séropositives (la moitié d’entre elles aura ou atteindra l’âge de la retraite d’ici 10 ans) soulève de nouvelles questions.

Il va de soi que les personnes séropositives ont de grandes difficultés à se loger et à garder leur logement. Notre expérience nous montre que l’endettement des personnes séropositives est courant, que celles qui sont locataires dans le parc social arrivent à rester dans leur logement sur le long terme, alors que nombre de celles qui sont logées dans le parc privé n’y parviennent pas et se retrouvent à la rue, ou logées chez des connaissances.

La question du logement des personnes séropositives est conditionnée par leurs revenus, très souvent limités aux minima sociaux. Une demande de logement social avec un RSA (Revenu de Solidarité Active) n’aboutit jamais, cela est plus facile pour une personne ayant l’AAH (Allocation Adulte Handicapé) ou une invalidité. Mais il faut tenir compte du fait que l’AAH est difficilement conservable aujourd’hui lors de ses renouvellements auprès des MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), compte-tenu des difficultés financières des départements, et de leur façon d’écarter les personnes séropositifVEs en considérant hâtivement qu’une charge virale contrôlée et un bon nombre de CD4 veut dire que tout va bien.

Par ailleurs, la proportion de personnes séropositives propriétaires de leur logement reste très inférieure à celle rapportée en population générale (respectivement 32 % et 58 %), témoignant des difficultés persistantes des personnes vivant avec le VIH à constituer un patrimoine [Rapport Morlat 2013].

Face au besoin de logement des personnes séropositives : Act Up-Paris a poussé à la création de la PILS.

La PILS est la plateforme interassociative pour le logement sida.
Mi-février 2001, à l’occasion des élections municipales et à l’initiative d’Act Up-Paris, des associations de lutte contre le sida et d’hébergement des personnes atteintes se sont réunies pour monter une plateforme interassociative.
L’objectif de cette plateforme était d’interpeller les candidats à la Mairie de Paris sur la situation dramatique des séropos sans logement dans la capitale.
Par la suite, et grâce à notre détermination, la PILS a continué d’exister et s’occupe maintenant du relogement des personnes vivant avec le VIH.
En effet, plus de 20 000 personnes séropositives sont soignées dans les hôpitaux parisiens. La permanence Droits sociaux d’Act Up-Paris suit, parmi elles, de nombreuses personnes rencontrant des difficultés de logement et pour lesquelles nous ne pouvons trouver que des solutions provisoires, ou un relogement loin de Paris. Cette situation a des conséquences graves sur leur état de santé : impossibilité de respecter les contraintes d’un traitement antirétroviral en vivant dans la rue ou étant mal logé ; difficultés à accomplir de longs trajets pour se rendre à l’hôpital quand on est atteint d’une pathologie grave.